Le sport féminin : moyen d'émancipation ?
"Si nous exigeons des femmes les mêmes services que les hommes, nous devons les former aux mêmes disciplines", Platon, La République, livre V. Tout au long du XXe siècle, les femmes se sont appropriées le sport, comme moyen d'émancipation et miroir de cette émancipation.
L'analyse du milieu sportif ne peut expliquer toutes les transformations du statut de la femme au XXe siècle, du modèle de la femme "utérus", à la femme au foyer, à la femme "deuxième sexe", jusqu'à une conception occidentale moderne. Cependant, le sport est à la fois un révélateur et un moyen d'émancipation des femmes. Quel chemin parcouru depuis les Jeux olympiques de Saint-Louis (Etats-Unis) en 1904, où les femmes sont en tenues longues pour faire du tir à l'arc. Globalement, le sport ne leur est pas destiné à cette époque, ce qui contraste avec aujourd'hui.
Les effets de la première guerre mondiale
La guerre 14-18 modifie profondément le rapport hommes-femmes : pendant 4 ans elles ont suppléé les hommes dans de nombreux travaux. Après la guerre, leur rôle reste important aux côtés des hommes à cause des pertes humaines considérables. Ainsi, les femmes se libèrent des coutumes et des servitudes millénaires.
En France, il n'y a pas pour autant d'évolution politique. En juin 1919, le Parlement n'accorde pas le droit de vote aux femmes. En 1922, c'est au tour du Sénat de refuser le droit de vote après l'acceptation des députés.
Jusque-là, la femme est considérée comme physiologiquement inadaptée au sport: elle doit se consacrer à la procréation.
Malgré tout, cette libération de la période dite des Années folles s'accompagne de l'émergence de figures sportives: Suzanne Lenglen au tennis, quasiment invaincu de 1919 à 1926, qui fait la une du Miroir des Sports en 1920. Elle crée le scandale avec sa jupe au-dessus des genoux. Gertrude