Le style narrative des liasisons dangereuses
En lisant pour la première fois Les Liaisons Dangereuses par Pierre Choderlos de Laclos, j’ai me suis étonnée que ce roman soit une création du 18ème siècle, et pas du 21ème. En fait, avec la même habileté d’un écrivain moderne, Laclos réussit à engager le lecteur dans l’œuvre et le trainer dans un monde gouverné par les scandales, les astuces et la mondanité. Avant de s’en rendre compte, le lecteur se trouve à soutenir les deux vilains protagonistes du bouquin dans leurs entreprises, captivé par leurs échanges verbaux plein d’esprit. Peu importe que le roman soit très long ; la fin arrive avant que le lecteur ait eu le temps de se plaindre, même seulement des lettres secondaires qui racontent les escapades de la Marquise de Merteuil avec son Chevalier ou Danceny.
Il reste donc à déterminer quel est le facteur clé qui a donné sa qualité narrative supérieure au roman de Laclos. Au premier regard, il est facile de déclamer que ce ne peut qu’être la caractérisation des personnages, attentive et astucieuse, a rendre Les Liaisons Dangereuses un roman de succès : de Cécile de Volanges à la Marquise de Merteuil et de Danceny et à la Présidente de Tourvel, dans l’histoire il y a plein de personnages qui en vaut la peine d’étudier, de savourer et d’apprendre a connaître, page après page.
Pourtant, un personnage reste toujours une unité narrative statique. Sans intrigues et complots, Les Liaisons Dangereuses ne serait qu’un portrait psychologique de la noblesse française de cette époque. Conséquemment, je suis convaincue que ce doit être la trame de l’œuvre, et plus précisément la façon narrative dont elle est présentée, à donner au roman ses meilleures qualités.
En particulier, la caractéristique narrative qui permet à Laclos d’entrelacer ses intrigues d’une façon magistrale c’est la nature épistolaire du roman. Ca donne à Laclos la possibilité de disposer les lettres dans l’ordre qu’il désire, en lui permettant de jouer