QUI SUIS-JE ? LE SUJET CONSCIENCE et INCONSCIENT INTRODUCTION : La question de la subjectivité, de la conscience, est urgente car il s’agit de répondre de soi-même devant les autres. Or cette question implique que je dois aussi répondre de moi-même devant moi-même. Cela ne va pas de soi car il semble qu’il y ait de l’involontaire en l’homme. Même si elle est immortelle, l’âme vit de la vie du corps et nous ne savons pas toujours ce que peut le corps. Or si je dois répondre de moi-même devant moi-même, il faut que je sois une conscience, c’est-à-dire un être capable de ramener tout ce qui lui arrive à lui, un être qui n’est pas seulement l’objet de forces qui le dépassent, un être qui se pense lui-même. Définitions : « Qu’est-ce que la conscience ? Vous pensez bien que je ne vais pas définir une chose aussi concrète, aussi constamment présente à l’expérience de chacun de nous. » Bergson, L’énergie spirituelle. Ne tirons pas un argument paresseux de cette formule, et analysons ce qu’elle enseigne. * La conscience n’est pas une chose tangible que l’on peut toucher mais l’expérience de la conscience apparaît comme un fait irrécusable. * Tout homme dispose d’une conscience. Nous pouvons donc risquer une définition préliminaire de la conscience : la conscience est la présence à un sujet de sa propre situation. La conscience fait partie des données élémentaires de notre vie qu’il est difficile de définir. Distinction conceptuelle : La conscience ne se confond pas avec la PERCEPTION. Les tournesols perçoivent la lumière du soleil, mais il serait abusif de dire qu’ils en ont conscience. Même chez l’homme, la conscience n’accompagne qu’une partie des perceptions : l’anesthésie complète supprime toute perception, donc la douleur. Mais le sommeil ne supprime que la conscience. En effet, une sensation pas trop forte (qui ne réveillera pas le dormeur) sera perçue par lui sans qu’il en ait conscience. Ex : le froid : le corps se recroqueville, les mains cherchent les couvertures.