Le supplément au voyage de bougainville - texte 3
Introduction : Le supplément au voyage de Bougainville est un essai de Denis Diderot, paru pour la première fois en 1796. Diderot né à Langres en 1713 et meurt à Paris en 1784.
Il est un écrivain, philosophe mais aussi encyclopédiste français. Grand philosophe des Lumières, ce dernier a apporté son érudition débordante et ses qualités novatrices dans de nombreux domaines. Il s’est illustré aussi bien dans le roman, le théâtre, la critique que l’essai. Tout au long de cette œuvre, une conversation entre deux personnages, A et B, s’établit. Ces deux protagonistes discutent du voyage autour du monde du navigateur français Louis Antoine de Bougainville. L’essai est conçu comme un dialogue, opposant deux façon de penser et de vivre. Il soulève également le problème du colonialisme et célèbre la vie sauvage par rapport à l’homme civilisé, ici dénigré.
L’extrait ici proposer est un dialogue entre l’aumônier et Orou, un Otaïtien. Il aborde les mœurs otaitïennes et plus particulièrement les pratiques sexuelles.
Derrière le discours convaincant d’Orou, quel message Diderot veut il faire passer ?
Dans un premier temps nous étudierons le développement et la forme du dialogue, dans un deuxième temps le discours d’Orou traitant des mœurs d’Otaïti, et dans un troisième temps nous analyserons ce que Diderot a voulu dire, à travers Orou.
LECTURE
1er axe :
Au début du chapitre, l’aumônier répondait doctement aux questions d’Orou tel un professeur parlerai à ses élèves ignorants ; c’était lui qui parlait le plus. Cependant dans l’extrait qui nous intéresse se dégage une tendance tout à fait inverse. Il semble maintenant submergé, étonné par la justesse des mœurs d’Otaïti, dorénavant c’est lui qui pose les questions, signe de son étonnement croissant : « La passion de deux hommes pour une même femme, ou le goût de deux femmes ou de deux filles pour un même homme n’occasionnent-ils point de désordres ? ».Orou le prend souvent de cours,