On savoure son tango quand deux êtres sensibles se rencontrent pour goûter avec attention la présence, l‘énergie, le toucher de l’autre.
Toucher physiquement et être touché physiquement, émotivement, tant par son partenaire que par la musique.

Poser ses mains sur l’autre c’est prendre contact, transmettre du chi, une énergie chaleureuse et accueillante.
Si la main reste en place elle peut presser avec douceur, si elle glisse ou se promène, elle ne pèse pas, elle caresse.
Abrazo!
Certains ont défini l'essence du tango comme "un abrazo qui danse"!
Un abrazo, embrace en anglais, câlin en français, signifie un geste d'inclusion, d'acceptation, avec une énergie, un sens et une qualité particulière.
Votre toucher a-t-il la générosité et la chaleur d'un abrazo? Même chose avec les pieds ou toutes parties du corps en contact (attention les genoux). Savourer c’est absorber et non rejeter.
Si on absorbe, on se centre, on se rapproche, l’axe des danseurs tend à se confondre.
La posture se règle d’elle-même (ex. abdomen)
L’esprit en paix, l’eau limoneuse de la pensée et les tensions du corps font place au calme et à la clarté.
Ouverture vers le haut, le large et le profond.
Le mouvement juste apparaît de lui-même, libre, sensé, profond et inspiré. …qui pratique cet art et ne cherche pas à se rassasier se renouvelle perpétuellement. Comme la proposition XV du Daodejing : "De tout temps, ceux qui excellent dans la pratique de la Voie sont subtils, pénétrants, insondables.
Parce qu’ils sont insondables, je ne puis décrire que leur allure.
Ils sont hésitants comme qui traverse un fleuve gelé en hiver, circonspects comme qui craint ses quatre voisins, réservés comme qui est en visite.
Ils s’animent comme glace qui fond, entiers comme le bois brut, diffus* comme l’eau limoneuse, ouverts comme une vallée.
Dans l’état diffus ils restent calme de sorte que cela* se clarifie peu à peu.
Ils conservent le calme afin de laisser cela