Le théâtre a la particularité d’être à la fois un texte et un spectacle. En effet, le but d’un texte de théâtre est d’être joué sur une scène, devant des spectateurs. Or, si l’écriture théâtrale contient beaucoup d’indications pour la mise en scène de la pièce, le metteur en scène reste « le chef d’orchestre » de la pièce qui par ses choix vont déterminer la réussite de la représentation théâtrale. On peut alors s'interroger et se demander si le texte théâtral contient en lui même tout ce qui permet de le représenter. Nous verrons dans une première partie l’importance du texte dans la mise en scène, pour la compréhension de l’intrigue et comme vecteur des émotions. Dans une seconde partie, nous verrons que malgré tout, il reste une importante part de liberté au metteur en scène. Le texte théâtral contient, à première vue, tout ce qui permet de le représenter, de la mise en scène en passant par le jeu des comédiens et des procédés qui guident le metteur en scène. Des indications pour la représentation sont ainsi glissées à l’intérieur même des dialogues. Par exemple, dans le Misanthrope, Célimène demande « des sièges pour tous », cela sous-entend des accessoires, des laquais et les déplacements de ces derniers. Mais la grande majorité des indications scéniques sont données sous forme de didascalies. Les didascalies, très présentes dans les textes théâtraux, essentiellement comiques, sont des notes qui permettent et facilitent la représentation de la pièce sur scène et la compréhension de l'intrigue. Tout d’abord, les didascalies montrent le découpage des pièces en actes et en scènes, et servent à indiquer qui doit parler, elles distribuent la parole. Les didascalies internes permettent de connaître les attitudes des personnages (« sévère », « exaspérée », « amusée »), leurs émotions (« brusquement ému »), le ton de leurs répliques (« gentiment », « ironiquement, leurs déplacements sur scène (« elle s’approche de lui », « elle sort », « reculant »), leurs actions et