Le travail et la technique
Le travail est essentiellement activité de médiation, construction de moyens et de moyens de moyens (machines), dans lesquels l’homme capte et discipline à son profit les forces de la nature pour la dénaturer et se dénaturer lui-même, réaliser des fins non naturelles, autrement dit de la culture.
Par la technique, l’homme arraisonne la nature et lui enjoint de servir ses desseins.
|LE TRAVAIL |
1. Le travail, ou l’esprit spiritualisant la matière.
Etymologiquement, le travail est d’abord une activité douloureuse. Le mot « tripalus » désignait une machine formé de trois pieux, permettant d’assujettir, pour leur imposer le joug ou le mors, les bœufs et les chevaux difficiles ; « tripaliare » signifiait torturer.
Dans la notion de travail se retrouve l’idée d’une tâche pénible et douloureuse. Mais le travail suppose aussi un effort conscient et réfléchi ; il est une action intelligente de l’homme pour dominer la nature et la spiritualiser.
Le travail est donc un effort douloureux pour sortir d’une situation donnée et maitriser les choses.
2. Les Grecs et le travail.
Une longue tradition latine et grecque dévalorise le travail. Travailler, pour les Grecs, c’est uniquement s’asservir à la nécessité .La pratique des métiers et le recours à la technique avilissent.
« Quels que soient les services que puisse rendre un ingénieur, tu le méprises et tu ne voudrais pas que ton fils épouse ta fille » Platon.
Il faudra attendre la Renaissance et les Lumières pour que se produise un changement radical de perspective. Si la pensée grecque laissait le travail aux esclaves, la tradition hébraïque et le christianisme n’ont jamais frappé d’infamie le travail des mains. Il n’est qu’à songer au rôle des monastères dans le défrichage des forêts, à l’agriculture au Moyen Age.
« Si quelqu’un ne veut