Le travail n'est t'il qu'une contrainte ?
-Historiquement, les Grecs témoignent du refus de la soumission à cette dure contrainte du travail: seuls les esclaves travaillent et sont souvent considérés comme des instruments animés… Hors de question pour un homme libre de se mêler de cette activité servile par définition. Par ailleurs, l’étymologie même du mot travail fait référence à un instrument de torture qui donnera lieu par la suite à un sens bien négatif, celui d’une pénibilité, d’une peine ou d’un effort. Contraints par la recherche de la satisfaction de nos besoins physiques, voire de nos désirs, condamnés religieusement au labeur pour le rachat du péché originel, prioritairement socialisés par cette activité, gênés dans notre aspiration au moindre effort par l’agitation que le travail suppose, nous l’éprouvons souvent comme un obstacle à notre liberté, un mal nécessaire, un simple moyen imposé par notre nature biologique ou la société qui distribue à chacun les fonctions. Chaque individu est donc celui qui, dans une perspective ou dans une autre, rencontre ou rencontrera le travail comme l’instrument de son aliénation, de son exploitation et de la limitation même de sa liberté. Par conséquent, il semblerait bien qu’il soit en lui-même et dans un premier temps, une contrainte qui empêche tout choix de vie indépendant. Soumis aux règles du monde social et économique de notre activité professionnelle et insérés dans un tissu de relations hiérarchiques incontournables, condamnés à un temps libre qui ne vise qu’à reconstituer nos forces, attachés à la nécessité biologique de notre maintien en vie, nous subissons le travail comme liberticide. Notre libre arbitre ne peut donc s’exercer sans pression dans la sphère du travail.Mais paradoxalement, il a évolué et dans l’histoire, les revendications pour le transformer ont fait progresser sa perception. Si le travail exige toujours des efforts, ceux-ci peuvent être aussi le fruit d’un