Le travail

Catherine Dorison
Profi
l Notions philosophiques n°765

"Le travail est pour l’homme une nécessité vitale. Il lui permet de répondre à des besoins essentiels, de manger, d’assurer ses conditions d’existence, d’où l’amalgame avec l’expression "gagner sa vie ".

Comme moyen de produire ce qui lui est nécessaire pour vivre, le travail est propre à l’homme. Il est un des critères qui le distinguent de l’animal.

Plus qu’une nécessité vitale, il est aussi considéré comme une obligation morale et sociale : l’homme sans travail est comme exclu de la société. Le travail est donc un facteur d’intégration, de socialisation. C’est pourquoi on défend un droit au travail, comme droit permettant de garantir une appartenance à une organisatio n sociale, d’être citoyen à part entière.

En répondant à tous ces besoins, le travail est souvent vécu ou pensé comme un mal nécessaire, et même comme un mal inévitable. Il est dicté par des fins extérieures. Son étymologie (du latin tripalium, torture) le pose comme une malédiction (voir aussi La Genèse). Il apparaît comme une contrainte, il est du domaine de la fatigue. Il serait opposé à l’idée de liberté. Da ns la Grèce Antique, l’esclave est dévalorisé pour être celui qui travaille, il est soumis, dépendant, et ne participe ni aux activités, ni aux décisions de la Cité.

Les conditions du travail peuvent créer ce que Marx appelle une " aliénation " : si le travail n’est pas choisi librement et est vécu comme une pression, l’homme risque de devenir étranger à lui-même, de se sentir dépossédé.

Une telle vision exclut la fonction " réalisante " du travail : l’homme se réaliserait par son travail. L’homme n’est pas seulement homo sapiens, il est aussi homo faber. Comme action sur la nature, le travail est avant tout productif.

L’idéal est un travail conciliant passion, plaisir et métier. Quand il est heureux dans son travail, l’homme a l’impression d’exister pleinement. Pour Hegel, le travail est