Le vote, perspectives et limites
« Quand on voit de près le suffrage universel et les gens qu'il nous donne, on a envie de mitrailler le peuple et de guillotiner les représentants. Mais quand on voit de près les princes qui pourraient nous gouverner, on devient tout simplement anarchiste » Gui de maupassant.
Représenter et se faire représenter. Deux actions qui ne tiennent pas l'un sans l'autre. Dans une démocratie, le mandaté a autant besoin des mandataires que l'inverse. C'est un système dualiste sans exception. On représente toujours quelqu'un ou, au moins, on affirme toujours représenter quelqu'un. Avec l'apparition du vote arrive conséquemment l'idée commune selon laquelle le peuple prend vraiment part à la vie politique, qu'il choisit les orientations des actions publiques, que leur responsabilité est impliqué dans chaque décisions. A priori, cela semble même tout à fait logique puisque l'on ne fait que déléguer notre pouvoir de citoyen à des professionnels qui sont censés ne faire que nous représenter dans les différentes institutions. Le vote, cet acte de choisir de façon libre et seul (l'urinoir n'est pas pour rien dans cet liberté assez récente) nous fait penser spontanément que nos représentants seront à l'image de la majorité des opinions de chacun. Qu'ils ne seront que le fruit des envies politiques et qu'ils mettront à bien leur mandats pour mettre en œuvre ce que veut le peuple. Certes, c'est une vision assez idéaliste mais finalement très répandue dans les pays occidentaux. Si l'on s'écarte de la recherche universitaire, on constate que beaucoup, s'ils ne font pas partie de cette frange écœuré par la politique, sont des défenseurs acharnés de la démocratie. Cela est d'ailleurs sûrement due au jeu des représentants politiques qui n'ont guère de raison de critiquer un système qui leur permet de vivre.