Le malade imaginaire, molière, 1673
Introduction
Contextualisation : Argan est un bourgeois hypocondriaque qui a décidé de marier sa fille
Angélique contre sa volonté au neveu d'un médecin, bientôt médecin lui-même. Argan juge en effet qu'un tel gendre lui serait utile. La servante de la maison, Toinette, veut tenter de sortir son maître d'une folie qui le laisse aux mains de dangereux charlatans et qui va en outre faire le malheur d'Angélique (amoureuse …afficher plus de contenu…
Enfin, la dernière phrase de cette tirade relève de l'exagération propre au burlesque :
Toinette va jusqu'à souhaiter toutes les pires maladies au patient, au prétexte de pouvoir le guérir. L'effet recherché ici est la dérision, la moquerie.
Le robot ausculteur et la mécanique du rire : l. 18 à 62
Le ressort comique employé ici par Molière est bien sûr le comique de répétition : répétition du substantif « poumon » d'abord (x11) puis du substantif « ignorant » (x6 auxquels s'ajoutera la fausse déclinaison latine du mot à la ligne 63). Du côté d'Argan, on note la répétition de la phrase nominale « Oui, Monsieur » dans trois répliques successives. La pauvreté de cet échange, l’extrême brièveté des répliques qui lui …afficher plus de contenu…
Les lignes19-20 relèvent du burlesque : le médecin parlant au sang circulant dans les veines (procédé de personnification) est grotesque et la qualificatif utilisé par caractériser le pouls (« impertinent » l.20) n'a rien de médical (à la différence du jargon employé par Diafoirus lors de son auscultation). Toinette montre pourtant ici une forme de supériorité sur Diafoirus par la rapidité avec laquelle elle fait son diagnostique et l'aplomb avec lequel elle assène ses conclusions. C'est comme si l'auscultation fait par Diafoirus était répétée en en exagérant des traits déjà ridicules :