Le monde rural en france a-t-il toujours un avenir ?
Pour autant, cet attachement quasi romantique à la ruralité n’est-il pas un doux songe ? A quelles conditions l’avenir du monde rural est-il effectivement envisageable dans une société marquée par la mondialisation et la dématérialisation des échanges et un individualisme forcené qui pousse à la satisfaction du besoin immédiat, sans se soucier de la durabilité de son mode de consommation ? l’opposition entre territoires urbains et ruraux est-elle fondée ? Afin d’apporter des éléments de réponse à ces différentes interrogations, nous verrons que si la société urbaine s’est imposée de manière définitive (I), le retour à la ruralité, espéré par les citadins malades de la ville, n’est pas dépourvu d’ambigüités …afficher plus de contenu…
Sous la Troisième République, le rattachement de la société paysanne à l’idée républicaine a fait l’objet de conflits politiques entre Républicains et Conservateurs. Jules Méline, ministre de l’agriculture et président du conseil, a eu le souci de s’attacher le vote des campagnes en créant notamment la médaille du mérite agricole et en soutenant une politique protectionniste (les « tarifs Méline » en 1892) contraire au discours libéral de son action gouvernementale. Il lança en 1905 l’idée d’un retour à la terre qui peut être rattaché à un autre mouvement qui donnera sous le régime de Vichy, dès 1940, le thème de « La Terre, elle ne ment pas