Lecture analytique: "apothéose" jules laforgues
Introduction : le poème est extrait d’un recueil de poèmes datant de 1881 (sans doute appartenant au recueil de poèmes jamais paru, Le sanglot de la terre) . Le texte est d’abord dédié à Paul Bourget, poète et romancier grâce auquel Jules Laforgue avait pu obtenir le prestigieux poste de lecteur attitré de Augusta de Prusse.
Le poème est un sonnet qui témoigne de l’influence du symbolisme de Baudelaire : on recherche l’émotion en s’attachant à évoquer des sensations gràce à la musique des mots (ce que l’on nomme les « correspondances » dans la poésie symboliste). Le poème témoigne de la recherche d’images originales, nouvelles pour échapper aux clichés, il essaie de transcrire l’imaginaire.
Ici, cette richesse des images, ces correspondances s’expriment dans une forme fixe : le sonnet, qui impose une progression, une logique, la création de liens entre les quatrains et les tercets. Mais le poème nous parle également du rôle de la poésie et du poète.
Problématique : quelle image de la poésie permet de créer le sonnet ici ?
I) le thème de l’espace par l’évocation des lieux, le poète suggère l’idée d’un « rétrécissement » qui se construit au fil du sonnet.
1) des lieux multiples
Les mentions des lieux sont nombreuses : on part d’espaces plus larges en allant vers un point précis, comme si l’œil effectuait un « zoom ».
V3 : « des jardins » / V5 : « là-bas »/ V5 : « dans ce coin inconnu » / V10 : « et sur l’un » / « la Terre » / « un point jaune » / « Paris »
Ainsi, le sonnet est structuré autour de cette idée de rétrécissement : - premier quatrain : espace large et rempli de mouvement - deuxième quatrain : un coin, espace plus réduit - premier tercet : un « essaim », un point, Paris, et finalement le poète seul au V11 : « le pauvre fou »
Ce phénomène de rétrécissement est accentué par le rythme de certains vers : - V2 : allitération en R qui ralentit la diction,