Lecture analytique michel de montaigne
Introduction
La question de la nature et de la diversité humaine est au centre des préoccupations du mouvement humaniste au XVIème. Montaigne participe à cette réflexion dans ses Essais auxquels il travaille de 1572 jusqu’à sa mort, en 1592. Cette œuvre de forme très libre se présente comme en exercice de la pensée, nourrie par l’expérience et la lecture des auteurs grecs et latins, et propose des réflexions personnelles sur toutes sortes de sujets. Le chapitre 30 du livre II traite de celui de la difformité de certains êtres, perçus comme des monstres. L’extrait proposé se compose de deux mouvements : la description d’un enfant monstrueux tout d’abord, puis un discours argumentatif à portée plus générale dans lequel Montaigne remet en cause les préjugés communs.
Problématique
→ Comment Montaigne défend l’humanité des prétendus « monstres » dans ce texte ?
Plan
I/ Le spectacle de la monstruosité
1. Le compte rendu d’une expérience personnelle
- emploi de la première personne « je vois » l.1 + verbes de perception « voir » l.1 + indications temporelles « avant-hier » l.1. 1ère personne → caractéristique de l’essai. Réflexion de Montaigne s’appuie sur une expérience personnelle et une observation. - paroles rapportées des personnes rencontrées avec le modalisateur « qui disait être » l.2 et la tournure du modalisateur → doute sur les liens familiaux des personnes, + émet jugement sur l’exhibition de l’enfant → preuve de subjectivité.
2. Un souci de précision et d’objectivité
- utilisation de déterminants numéraux « un enfant, deux hommes et une nourrice » l.1 → souci de précision et de clarté dans la scène observée → objectivité →permet au lecteur d’adhérer à sa thèse.
- champ lexical du corps et de l’anatomie : « tétins » l.7 « tête » l.8 « dos » l.8 « bras » l.9 + connecteurs spatiaux « au-dessous » l.7, « face à face » l.10 →