Lecture analytique tirade cléanthis île des esclaves
Extrait de la scène 10
Introduction : Le texte étudié est un extrait de la scène 10 de l’île des esclaves, une comédie en un acte et onze scènes, écrite par Marivaux. Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux était un journaliste, un romancier et un dramaturge de l’époque des Lumières. Il en rencontra d’ailleurs certains philosophes dans les salons parisiens et fut donc influencé par ce mouvement. Cette pièce est à propos d’un renversement de situation entre deux maîtres et leurs valets. L’extrait intervient au moment où Arlequin essaye de séduire Euphrosine mais il n’y parvient pas : ce n’est pas un maître. Il pardonne Iphicrate et lui rend son habit, qui symbolise le pouvoir. Ils invitent alors Cléanthis à reprendre son statut. Elle ne comprend pas, ainsi elle s’insurge contre Arlequin et s’attaque aux maîtres. Nous allons donc étudier la forme et le fond du propos de Cléanthis.
I. La révolte de Cléanthis : un réquisitoire
A) un réquisitoire véhément : les procédés rhétoriques
Il y a de nombreuses interjections « Ah ! » « Fi ! » « non » marquant la colère de Cléanthis.
Elle interpelle les destinataires par l’impératif « faites » « vous devriez » « estimez-vous », le pronom personnel « vous », prenant ainsi a parti les maîtres.
L’anaphore « riches ? non. Nobles ? non. Grand seigneur ? point du tout. » donne du rythme à ses phrases.
Les phrases exclamatives « vous aurez bonne grâce » « c’était bien la peine de faire tant les glorieux »… et les questions rhétoriques « en valiez-vous mieux ? » « Et que faut-il donc ? » « Entendez-vous, Messieurs les honnêtes gens du monde ? » illustrent l’emportement de Cléanthis.
Elle enrichit son propos par plusieurs sentences « il faut avoir le cœur bon, de la vertu, de la raison » « vous devriez rougir de honte ».
B) L’opposition maître/esclaves
Cléanthis ne parle pas en son nom mais pour une classe, elle utilise ainsi les pronoms personnels «