Les animaux malades de la Peste La Fontaine XVIIe
I/ Un récit tragique A/ La dramatisation du Mal
Les premiers vers dramatisent la situation : -L’article indéfini « Un mal », la répétition de « mal » au deuxième vers créent un effet d’attente : ce « mal » n’est vraiment caractérisé qu’au 4e vers : « La Peste ». -Cette mise en scène inspire la terreur : le mal était, au XVIIe siècle, associé au Diable, et avait une forte connotation religieuse. -Les majuscules à « Mal » et « Ciel » traduisent la crainte du monde divin qui sanctionne les mauvaises conduites (« pour punir les crimes de la terre »). -Les rimes à « fureur » et « terreur » des deux premiers vers renforcent l’impression de peur qui se dégage du texte. Le son « reur » évoque le tonnerre (assimilé au châtiment divin). D’autre part l’association sémantique donne un sens à cette rime : la fureur divine provoque la terreur. -Le chiasme du vers 7 crée une impression puissante : « Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés », il souligne l’universalité du mal. -L’abondance de négations des vers 7 à 11 traduit une situation de manque et de privation : « Ils ne mourraient pas tous », « on n’en voyait point », « nul mets n’excitait leur envie », « ni loups ni renards ». B/La dédramatisation -La référence à l’Achéron est présente pour dédramatiser la situation : dans l’Antiquité, l’Achéron était supposé être le fleuve qui sépare le royaume des vivants de celui des morts, ici, l’Achéron désigne donc par métonymie la mort elle-même. -Cela ne s’arrête pas là, car LaFontaine se permet ici un léger trait d’esprit : « La peste capable d’enrichir en un jour l’Achéron ». Le terme « enrichir » surprend puisqu’il connote positivement la mort, bien que celle-ci soit ressentie par les hommes comme une grande perte. Cela dédramatise la situation et rappelle au lecteur qu’il lit une fantaisie. -LaFontaine poursuit cette dédramatisation en faisant