Les autres me connaissent-ils mieux que moi même ?
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A première vue, il semble évident que nul ne se connaît mieux que soi-même et que les autres ne peuvent au mieux qu’apprendre indéfiniment à nous connaître sans que cette connaissance ne puisse jamais s’achever. Pourtant un certain nombre de faits tout à fait ordinaires et que nul ne saurait complètement ignorer, nous contraignent à reconnaître les limites de la connaissance de soi-même, voire même le caractère privilégié d’autrui concernant la possibilité d’accéder à une telle connaissance. De sorte qu’il est nécessaire d’interroger dans son sens fondamental la connaissance de soi par soi et aller jusqu’à se demander si, finalement, les autres ne me connaissent pas mieux que moi-même.
1. La conscience comme connaissance de soi
Le sentiment de se connaître mieux que quiconque est aisément justifié par nombre de faits qui montrent à quel point le Moi détient une place indéniablement supérieure à celles des autres, fussent-ils proches, en ce qui concerne la possibilité de se connaître. Le secret, celui que l’on ne partage avec personne, l’introspection, la mauvaise conscience ou encore la mémoire sont autant de réalités intimement liée au Moi et qui manifestent le caractère plein et parfait de la connaissance que tout individu a de lui-même.
Mais dire que l’homme se connaît, c’est par là même affirmer une certaine dualité au sein de tout homme. En effet dans la connaissance de soi, l’homme se rapporte à lui-même comme à un objet, manifestant ainsi sa capacité à s’extraire de soi, à se distancier par rapport à soi-même précisément pour se voir, se juger etc. Dans la mauvaise conscience, pour reprendre cet exemple, l’homme semble ne plus adhérer à l’action dont il se repent et il la juge mauvaise tout comme si elle était celle d’un autre. Par cette réflexion par laquelle le moi, par la pensée,