les belles soeurs et la révolution tranquille
Avec la mort du premier ministre Maurice Duplessis en 1959, la période de repliement des Québécois prit fin et une ère de réforme et d'évolution s'annonça. La prise de conscience hardie du présent et la remise en question de l'ordre ancien ont contribué, à cette époque, à un dialogue fructueux entre Québécois et à une activité littéraire et artistique animée. Les années 60 devinrent ainsi les années de la "révolution tranquille".
Marcel Rioux, ainsi que plusieurs autres sociologues québécois, prétend que toute cette agitation culturelle, sociale et politique correspond à un renouveau de la conscience collective. De plus, il relève plusieurs idéologies qui, d'après lui, ont provoqué la révolution tranquille et qui, depuis, ont suscité de nouvelles définitions de la société québécoise.
Selon Rioux, l'Union Nationale, le parti au pouvoir au Québec entre 1936-1939 et 1944-1960, incarnait pendant près de vint-cinq ans, l'idéologie de "conservation" par sa politique de conservation de la langue et de la culture françaises et par son idéalisation d'un mode de vie agricole et traditionnel.1
Les différentes critiques de ce régime politique et de son idéologie de conservation ont donné naissance à une autre idéologie bipolaire celle-ci, que Rioux appelle "contestation-rattrapage":
L'opposition idéologique d'avant 1960 voulait que fût comblé l'écart qui s'était formé entre la culture québécoise (idées, valeurs, symboles, attitudes, motivations) et la société québécoise (technologie, économie, urbanisation, industrialisation) /.../ On peut donc dire que ceux qui s'opposaient au régime (idéologie et pouvoir) dans le Québec durant la période 1945-1960, participent non seulement à une idéologie de contestation mais plus fondamentalement à une idéologie de rattrapage.2
En même temps que se manifeste un désir de modernisation, apparaît aux années 1960 un vent d'indépendantisme qui est contenu en germe dans le slogan