Les bonnes
Tout d’abord, le jeu et l’aliénation sont intimement liés parce que lorsqu’elles jouent, elles se permettent de critiquer les rôles sociaux. L’auteur critique le rôle social des sœurs parce qu’elles sont aliénées socialement : « Par moi, par moi seul, la bonne existe. Par mes cris et mes gestes.» (p.27) Dans ce passage, Jean Genet illustre que sans la maîtresse de maison les bonnes n’existent pas, ne sont plus rien, car le rôle social est intimement lié. Lorsque Claire joue le rôle de Madame, elle critique, dénigre le travail et le rôle social que les bonnes exécutent : « Je vous ai dit, Claire, d’éviter les crachats. Qu’ils dorment en vous, ma fille, qu’ils y croupissent. Ah! Ah! Vous êtes hideuse, ma belle.» (p.17) L’auteur utilise un champ lexical qui représente la laideur, car le rôle social des bonnes n’est pas un rôle noble et qu’il ne mérite aucune description positive. Jouer un rôle qui est dénigré et prétendre est supérieur à son patron est un signe d’aliénation. Donc, le jeu et l’aliénation sont intimement liés parce que lorsque les bonnes jouent, elles critiquent principalement leur travail, car elles se sentent supérieures à leur rôle social établi.
Ensuite, le jeu et l’aliénation sont intimement liés parce que les bonnes sont à la fois victimes et bourreaux. Claire est victime lorsqu’elle est confrontée à Solange dans la vraie vie, mais elle soumet Solange lorsqu’elle joue à être Madame. Au début de la pièce, Solange s’adresse d’un ton sec à Claire : « Surveille la fenêtre. Grâce à ta maladresse, rien ne serait à sa place […] tu peux te ressembler,