Durant les années 1985, un désir né en Occident de juger les responsables du génocide suite à la divulgation de cette tragédie cambodgienne.1 Ce n'est qu'en 1997, soit « plus d'un quart de siècle après les évènements et sous la pression internationale »2, et plus particulièrement après l’arrestation réelle de Pol Pot3, que l’idée de créer un tribunal compétent émerge rapidement. Dès lors, le Prince Norodom Ranariddh et M. Hun Sen, co-premiers ministres du Gouvernement royal du Cambodge, demandent l'aide des Nations Unies cette même année pour mettre en place un tribunal afin de traduire en justice les plus hauts dirigeants Khmers rouges.4 Initialement, l’Organisation des Nations Unies (ONU) souhaitait instaurer un tribunal criminel international ad hoc calqué sur ceux de l’Ex-Yougoslavie (TPIY) et du Rwanda (TPIR), avec la pleine coopération du gouvernement cambodgien.5 Ainsi, en 1998, en vertu d’une résolution du chapitre VII de la Charte de l’ONU, le Conseil de Sécurité de l’ONU désire créer le Tribunal Pénal International pour le Cambodge (TPIC), avec son siège aux Pays-Bas.6 Ils estiment « qu’un tribunal interne, même avec un financement ou une participation internationale conséquents, n’a guère de chance de répondre aux normes minimales de la justice, tandis que les négociations pour une solution mixte risquaient de durer trop longtemps (Rapport du Groupe d’Experts, para. 138). »7 Or, ce désir s’est soldé par un refus catégorique de la part du gouvernement cambodgien, « se réfugiant derrière l’argument d’une atteinte inadmissible à sa souveraineté. »8 Durant cette année, Pol Pot meurt, mais le gouvernement cambodgien désire tout de même continuer les négociations afin de poursuivre tous ceux encore vivant qui ont participé de près à ces crimes. Le Cambodge exige dorénavant l’établissement d’un tribunal criminel international sur le sol cambodgien et ce, dans ses propres cours.

De 1999 à 2001, de longues discussions et négociations s’ensuivent sur la