Les fausses confidences marivaux
Amoureux conventionnel mais qui se présente sous le masque de l'intendant (cf. Valère dans L'Avare).Tromperie condamnable mais ses hésitations et son manque d'assurance le rendent inoffensif. Il se présente victime de sa passion : "Je l'aime avec passion, et c'est ce qui fait que je tremble !". Déguisé, inhibé et conscient de la disparité sociale, "Elle a plus de cinquante mille livres de rente", il a donc toutes les raisons d'envisager l'échec d'une entreprise ("une chimère !") dont il n'est ni l'initiateur ni le meneur.
Sa faiblesse est perceptible dans la prise de parole. Alors que les répliques de Dubois sont construites, celles de Dorante sont brèves et marquées par l'émotion : modalités exclamatives et interrogatives. Sa première réplique est une exclamation, expression d'un complexe d'infériorité, désespoir. Sa deuxième réplique : interrogation qui montre avant tout qu'il souhaite être rassuré.
II. En face : Dubois, sûr de lui
Le discours de Dubois est l'antithèse de celui de Dorante.
Une énergie qu'il voudrait communicative "allons, Monsieur, vous vous moquez /entendez-vous?", répétition persuasive "infaillible... infaillible". Les modalités exclamatives sont les marques de l'enthousiasme "Point de bien ! Votre bonne mine est un Pérou !" ou de l'impatience et de l'exhortation : "Oh! vous m'impatientez avec vos terreurs : eh que diantre !". Une affection à la fois protectrice et grondeuse. Un discours péremptoire : ton moqueur employé pour répondre aux objections de Dorante ð (60livres> 50000livres) : la disproportion mise en évidence semble avant tout le réjouir : cf. l'interjection. Ton critique et moqueur devant les craintes de Dorante, devant la façon trop emphatique dont il les exprime : "vos terreurs".
Optimisme : Pour Dubois l'argent n'est pas un obstacle, la différence de fortune étant compensée par l'apparence physique de Dorante, humour et ironie "Votre bonne mine est un Pérou"