3 Femmes puissantes
Ce roman composé de trois récits est l'histoire de trois femmes, Norah, Fanta et Khady, qui disent «Non» à l'humiliation et «Oui» à la vie.
Le premier récit est fortement inspiré de la propre histoire de l'auteur, dont le père, Sénégalais, a quitté sa famille lorsqu'elle avait un an. Les premier et troisième récits se déroulent essentiellement à Dakar, le second en Gironde où Marie Ndiaye et sa famille ont une maison.
Troisième texte : 71 pages
L’Afrique à nouveau, le texte est chronologique, Khady Demba est déjà vue dans le premier texte, elle est la bonne des deux jumelles. Femme africaine traditionnelle : dépendante totalement de son mari puis de sa belle-famille, maltraitée, humiliée et enfin chassée. Dans ce roman c’est le pire statut des trois femmes. Elle n’a rien à voir avec le blanc. Dans le peuple africain la femme est totalement soumise, corps, âme et esprit, elle n’existe pas. Elle n’existe que par son statut de génitrice, mais Khady Demba est stérile, donc elle n’a aucun statut. Son histoire est la reconquête de soi. Ce qui est paradoxale parce que c’est dans la déchéance physique et sociale qu’elle reconquiert la fierté d’être un être humain. Son cheminement est un chemin de croix mais elle ne se plaint jamais, elle n’abandonne jamais, les autres sont méprisables, ou mauvais, elle non. Sa vie représente la misérable errance vers l’Europe chez sa cousine Fanta – elle ne sait pas où se situe ce pays. Eldorado ?- elle suit le troupeau, se laisse conduire comme une aveugle, indifférente à son sort par un premier garçon passeur qui l’amène jusqu’au bateau [le lecteur averti des pratiques, comprend ce qui se passe] elle aussi, reflexe de survie, elle saute de la barque. Sentiment de survie, sa force intérieure est ce sentiment d’être page 264. Elle décide « Je ne veux pas retourner dans ma famille ». A partir de là, Khady ne se sentira plus soumise quelques soient les conditions terribles où sa vie se perdra. La réalité la plus misérable