« Quand il est arrivé, on se disait : « Ferguson l’a lâché, c’est bizarre car il n’a pas l’habitude de laisser partir des grands joueurs. De le voir à ce niveau-là, c’est absolument inattendu ». Depuis, Emanuele Gamba, journaliste sportif pour la Repubblica, comme les autres habitants d’Italie, n’est plus vraiment surpris. Seulement émerveillé. Et surtout ravi de compter sur son sol une pépite telle que Paul Pogba. « Pour les supporters, c’est une sorte de symbole, insiste Gamba. Pour la majorité d’entre eux, il peut devenir l’un des plus grands joueurs de l’histoire de la Juventus Turin. Aujourd’hui, il n’y a pas d’équivalent en Italie à son poste et dans son registre. » Lyon est prévenu. C’est à une icône qu’il fera face jeudi soir, sur la pelouse du Juventus Stadium.

En une saison et demie, quasiment deux, Paul Pogba a complètement séduit l’Italie. La Vieille Botte ne jure plus que par son talent. La Vieille Dame aussi. A commencer par celui qui, pour beaucoup derrière les Alpes, devrait succéder Paul Pogba : « Je trouve Paul meilleur lorsqu’il évolue juste devant la défense, confiait récemment l’international italien à Radio Deejay. C’est de là qu’il peut exploiter toute sa puissance. Il a une grande marge de progression mais il deviendra sans aucun doute l’un des meilleurs. » Encore un grand destin tout tracé.

Cramé pour la Coupe du monde ?

Il faut interroger son entraîneur, Antonio Conte, pour voir les éloges prendre une forme plus sinusoïdale. « Pogba a progressé à pas de géant depuis qu’il est chez nous, concède l’ancien milieu de terrain de la Juve. Il a progressé techniquement, tactiquement, physiquement et peut encore progresser. » Dans la gestion de son corps, notamment. Entre son épopée victorieuse à la Coupe du monde des moins de 20 ans, ses matches en Serie A, en Ligue des champions et en Ligue Europa, le Golden Boy 2013 – Ballon d’Or des joueurs âgés de moins de 21 ans - accuse sérieusement le coup.

Il a très bien commencé la saison