Les frontières de la vie, droit civil des personnes
Les frontières de la vie, au regard de notre langage courant, représentent en d’autres termes les bornes naturelles de la vie caractérisées par le moment où une personne nait et le moment où elle décède. Littéralement, les frontières de la vie sont celles qui délimitent la durée de notre vie humaine de part la naissance, et la mort.
Du point de vue juridique, et notamment du droit civil, cette notion de « frontières» de la vie représente un intérêt très particulier. En effet, la naissance et le décès sont des rouages de notre vie humaine qui font l’objet d’une attention toute particulière au regard de notre droit puisqu’ils marquent l’entrée, et si l’on peut dire, la sortie d’une personne sur la scène juridique. Autrement dit, la naissance est associée à l’acquisition de la personnalité juridique, le décès lui est associé à la perte de la personnalité juridique.
Ce que l’on appelle la personnalité juridique c’est l’aptitude à acquérir et à exercer des droits et des obligations, à être un sujet de droit actif ou passif et à posséder un patrimoine. Cette personnalité juridique est reconnue par l’existence de la personne, autrement dit, il suffit d’exister pour jouir de la personnalité. Pour reconnaitre cette personnalité, nous sommes donc tenté de nous dire que le rôle du droit ne tient qu’à prendre acte d’une réalité biologique de sorte qu’il suffirait de s’en remettre à la médecine pour savoir si une personne a la qualité de sujet de droit ou si elle ne l’a plus.
Aujourd’hui toutes les personnes sont dotées de la personnalité juridique du moment qu’elles existent ce qui nous parait tout à fait anodin. Cependant, l’histoire nous a montré que cela n’a pas toujours été le cas puisque au moins deux catégories de personnes physiques voyaient leur personnalité juridique niée ou dans tous les cas amoindrie. En France, jusqu’à l’abolition de l’esclavagisme en 1848, on retrouvait les esclaves qui étaient traités comme le serait les animaux