Les Hommes du nitrate
avec celui qui creuse une neige fertilisante et fine
sur la dure écorce de la planète;
et j'ai serré avec orgueil leurs mains de terre.
Et ils m'ont dit: " Regarde,
mon frère, comment nous vivons,
ici à "Humberstone", ici à "Mapocho",
à" Ricaventura", à "Paloma",
à "Pan de Azucar", à "Piojillo". "
Et ils m'ont montré leurs rations
de misère,
le sol de terre des maisons,
le soleil, la poussière, les vinchucas
et la solitude sans fin.
J'ai vu le travail du mineur
qui laisse incrustée dans le bois,
autour du manche de la pelle,
toute l'empreinte de ses mains.
Du fond exigu de la mine
tel un utérus infernal,
j'ai entendu une voix s'élever,
puis j'ai vue remonter à la surface
un être sans visage,
un masque barbouillé
de sueur, de sang et de poussière.
Et ce masque m'a dit : " Où tu iras,
parle de ces souffrances,
parle, mon frère, de ton frère
qui vit en bas, dans cet enfer. "
J'étais au pays du salpêtre, avec les héros anonymes,
avec celui qui creuse une neige fertilisante et fine
sur la dure écorce de la planète;
et j'ai serré avec orgueil leurs mains de terre.
Et ils m'ont dit: " Regarde,
mon frère, comment nous vivons,
ici à "Humberstone", ici à "Mapocho",
à" Ricaventura", à "Paloma",
à "Pan de Azucar", à "Piojillo". "
Et ils m'ont montré leurs rations
de misère,
le sol de terre des maisons,
le soleil, la poussière, les vinchucas
et la solitude sans fin.
J'ai vu le travail du mineur
qui laisse incrustée dans le bois,
autour du manche de la pelle,
toute l'empreinte de ses mains.
Du fond exigu de la mine
tel un utérus infernal,
j'ai entendu une voix s'élever,
puis j'ai vue remonter à la surface
un être sans visage,
un masque barbouillé
de sueur, de sang et de poussière.
Et ce masque m'a dit : " Où tu iras,