Mulholland drive
Analyse d'un jeu d'objets � plastiques � dans Mulholland Drive
Le cin�ma, avec la photographie dont il est l'extension, contrairement � la peinture, au dessin ou � la litt�rature par exemple, est (� l'origine) un art indiciel : il est une empreinte du monde r�el. � partir d'une relecture du philosophe Charles S. Peirce, Rosalind Krauss, dans un article de la revue October intitul� ��Notes on the Index��, d�finit la photographie par son caract�re ��indiciel���: ��toute photographie est le r�sultat d'une empreinte physique qui a �t� transf�r�e sur une surface sensible par les r�flexions de la lumi�re. La photographie est donc le type d'ic�ne ou de repr�sentation visuelle qui a avec son objet une relation indicielle �. Cette d�finition implique de la part du cin�ma (� l'image de la photographie) la n�cessit� d'un mod�le � photographier, d'un corps dont on va enregistrer la trace lumineuse - son image - vingt-quatre fois par seconde. Au cin�ma, ce ��mod�le��, quel qu'il soit (individu, paysage, tableau, objet, spectres en tous genres...), a �t� d�fini sous le terme g�n�rique de ��profilmique���: tout ce qui existe r�ellement dans le monde, mais qui est sp�cialement destin� � l'usage filmique.
Cependant, comme le remarque Henri Van Lier, ��ce qu'il y a de plus sp�cifique dans l'indice photographique c'est son terrible mutisme��. En effet, lorsqu'une photographie ou un film nous pr�sente une pomme par exemple, elle ou il nous dit simplement ��une pomme�� et se faisant, ne nous dit rien de plus sur cette pomme�: imaginons, pour comparaison, un livre avec inscrit sur une page simplement le mot ��pomme�� (car c'est bien cela que l'on nous propose � l'�cran�) , que pourrions-nous bien penser si ce n'est ��oui, effectivement���? Mais - heureusement selon moi - le cin�ma (plus encore que la photographie) n'est pas la simple repr�sentation de la r�alit�, mais son �criture �: c'est ce qui le lib�re de son ��terrible mutisme��. Parce qu'il y a