J’ai choisi de travailler sur le rôle du jouet durant la première Guerre Mondiale. En effet, après un certain nombre de lectures, j’ai découvert qu’au-delà de l’aspect moralisateur de certains jouets de guerre et de la propagande qu’ils faisaient passer dans l’esprit des jeunes enfants, se cachait un tout autre enjeu : affirmer la puissance de la France dans une guerre industrielle face à l’Allemagne. J’ai divisé mon analyse en trois parties. Tout d’abord l’analyse de l’implication des jeunes enfants dans la guerre, à travers la manipulation du jouet et sa signification, mais aussi en cherchant à comprendre en quoi la jeune génération représentait alors un public si important à toucher. Dans un deuxième temps, je mets en lumière le rôle de la Grande Guerre dans le développement des jouets, ainsi que l’aide apportée à la nation par cette même industrie croissante. Enfin, je me propose de montrer en quoi le conditionnement créé sur les jeunes enfants par le jouet n’a pas vraiment changé depuis la guerre.

L’implication des enfants dans la guerre
Durant les années 1914-1918, la culture de guerre à l’usage des enfants fut partout appliquée : l’école dispense un code moral d’embrigadement systématique tandis que l’Eglise exalte et justifie la nécessité de l’engagement. Les loisirs, les jeux, les jouets gomment peu à peu l’espace du rêve chez l’enfant pour éduquer et convaincre ; les lectures mêmes – des « Livres roses pour la jeunesse » aux périodiques illustrés – exhortent les enfants au sens du devoir et du sacrifice. L’enfant-héros est né, en Angleterre, en France ainsi qu’en Allemagne. Le mot « poupée » est d’origine latine (puppa) et signifie mamelle ce qui retrace bien la connotation maternelle que la poupée représente, le lien entre le monde des adultes et celui des enfants. Le jouet et, en particulier la poupée, sont les premiers et les inséparables compagnons de l'enfance. L’enfant étudie ses jouets dès le plus jeune âge (par exemple le bébé avec son