Les liaisons dangereuses
« Laclos met en cause la liberté de ceux que la société qualifie ; l’innocence de ceux que la société qualifie d’innocents. »
J.-J. Salomon cité in Seylaz, Les Liaisons dangereuses et la création romanesque chez Laclos, p.94
Le 18ème siècle, siècle des Lumières, se caractérise par un grand nombre de revendications nouvelles contestant les mœurs et coutumes établies jusqu’alors par la société. Deux partis émergent alors de la société, les libertins prônent la liberté d’actes et de mœurs tandis que les prudes restent fidèle aux discours théologique et à la morale établie. Au cœur de ce conflit, Laclos rédige Les Liaisons dangereuses, roman épistolaire qui marquera son époque par la retranscription de cette société et en en dévoilant les vices. Laclos met en scène des roués, libertins fervents prêts à tout pour assouvir leur besoin de gloire, mais aussi des prudes, personnages fidèles aux valeurs religieuses de ce temps. Par la lecture de ce texte et puisqu’il est ainsi dans la société, certains s’en tiendront aux faits et aux apparences de chacun et n’hésitera pas à affirmer les roués sont totalement libres dans leur esprit aussi bien que dans leur actes tandis que l’innocence et la plus grande qualité des prudes. J.-J. Salomon, critique littéraire, y voit au contraire une critique de la part de Laclos et affirme : « Laclos met en cause la liberté de ceux que la société qualifie de libres ; l’innocence de ceux que la société qualifie d’innocents ». Selon lui, Laclos montre du doigt ce « jeu des apparences » établis dans la société, en affirmant que chacun n’est pas toujours celui que l’ont croit. Il remet en cause l’honnêteté de chacun part rapport à se qu’il cherche à montrer ou à faire paraître de lui. Il est donc légitime de se demander pourquoi ces traits restent-ils cachés. Nous verrons que ce travestissement est premièrement imposé par la société, mais qu’il est aussi obligatoire pour y survivre.
Les roués, se prétendant libre