Les minorités religieuses de 1685 à 1789
Introduction :
Dés la naissance de la monarchie le roi est considéré comme élu de Dieu. Sous l’Ancien régime, les pleins pouvoirs accordés au roi et la considération de la France comme la fille ainée de l’Eglise catholique donnent à cette dernière une place prépondérante. Mais qu’en est-il alors des autres religions ? On parle de « minorités religieuses », quel est le sens que l’on donne à cette expression ? Dans ce contexte, minorité serait synonyme d’intolérance, pourtant ces croyances ne sont pas toujours minoritaires quantitativement. J’ai choisi de limiter mon étude aux cas des protestants et des juifs puisqu’ils sont les plus pertinents et les plus représentatifs du sort que l’on accordait aux minorités religieuses dans la France de l’Ancien régime. Le protestantisme nait lors de la Réforme, il s’oppose au catholicisme par sa vision du salut, du purgatoire et des cultes et rites. La religion n’est donc pas nouvelle au XVIIème siècle et a déjà connu des barrières à sa diffusion notamment avec la Contre-Réforme, mais son parcours prend une nouvelle tournure lorsque en 1685, l’édit de Nantes1, apportant liberté de conscience et droits civiques aux protestants, est révoqué. Quant aux juifs, ils restent toujours l’exemple emblématique de l’exclusion de la société ; en 1615, ils sont une nouvelle fois chassés du royaume par Louis XIII. La présence et les manifestations du protestantisme et du judaïsme dans une France qui ne tolère que le catholicisme nous amène à nous poser la question suivante : quelle place la France catholique accorde-t-elle aux minorités religieuses de 1685 à 1789? Un plan chronologique nous permettra d’insister sur l’évolution des statuts des protestants d’une part et des juifs d’autre part. Nous nous intéresserons d’abord la place minimale qu’occupent les deux croyances sous le règne de Louis XIV. Ensuite, nous verrons que sous Louis XV de nouveaux