Les misérables
Le portrait de cette femme est tout du moins contradictoire. On a tout d’abord affaire à un portrait habituel avec l’âge, « Madame Thénardier touchait à la quarantaine » et une énumération concernant son rôle de femme du XIXème siècle, « elle faisait tout dans le logis, les lits, les chambres, la lessive, la cuisine ». Jusqu’ici rien d’anormal. C’est ensuite que le portrait laisse apparaître des éléments contradictoires afin de rendre la description finalement péjorative. On trouve dans le texte une seconde énumération concernant son aspect physique, une sorte de récapitulatif des éléments physiques évoqués auparavant dans le texte, connus du lecteur : «grande, blonde, rouge, grasse, charnue, carrée, énorme et agile ». On peut découper cette suite en trois parties : les deux premiers adjectifs « grande, blonde » peuvent paraître mélioratifs, les quatre suivants « rouge, grasse, charnue, carrée » sont plutôt péjoratifs, et enfin les deux derniers « énorme et agile » sont quelque peu contradictoires, l’agilité s’opposant à la masse effective de Mme Thénardier. Elle est aussi comparée à toute sortes d’éléments tels qu’une « écumoire », parlant de son visage « criblé de taches de rousseur », ou à un animal, l’ « éléphant », en rapport avec sa corpulence forte, mais aussi à des hommes, « un gendarme », lorsqu’elle parle, « un charretier » lorsqu’elle boit, « un fort de la halle » pour son physique imposant, « le bourreau » pour la manière dont elle traite Cosette sa domestique, ou