Les mots et les choses borges
En quoi l’ « encyclopédie chinoise » citée par Foucault est-elle fantaisiste ? En 1966 paraît le livre de Michel Foucault, « Les mots et les choses . Une archéologie de science ». Dans cet essai, qui amènera nombreuses critiques, le philosophe cite et s’inspire, dans sa préface, d’un texte de Borges, « l’encyclopédie chinoise », qui est elle-même tirée d’un livre traduit « Le Marché céleste des connaissances bénévoles ».
Cette encyclopédie chinoise, qui lors de sa lecture amène tout à chacun, dont Foucault lui-même, à rire ou tout du moins à sourire, nous paraît fantaisiste. Ce texte choque, nous déroute et nous surprend pourquoi ?
Le lecteur s’attend à trouver une catégorisation qu’il a l’habitude de rencontrer. Il pourrait s’agir que d’une simple énumération or ce n’est pas le cas, en effet, le groupe nominal, « les animaux se divisent », renforcé par « la série de l’abécédaire de l’alphabet », nous indique qu’il s’agit bien d’une catégorisation. Ici, le problème étant que chacune des catégories énoncées ne renvoie à aucune logique, aucun groupement qui pourrait les rapprocher l’une de l’autre, hormis le fait qu’il s’agisse d’animaux, ce que Foucault traduit par : « Ce qui est impossible, ce n'est pas le voisinage des choses, c'est le site lui-même où elles pourraient voisiner ».
Deux problèmes extrêmement liés l’un à l’autre entre en ligne de compte. Le lecteur ne serait pas tenu par tant de surprise à la lecture de cette énumération si elle n’avait pas été présentée comme étant une catégorisation ; parce qu’il en a était ainsi, cette catégorisation le revoit à une typologie de référence, l’empêchant par le même coup d’interprété librement cette énumération.
En second lieu, les catégories juxtaposé l’une de l’autre ne permettent pas d’être saisie dans un ensemble logique et construit. Les animaux fabuleux, qui appartiennent au monde de l’imaginaire, côtoient sans gène les animaux réels, chacune de ces catégories renvoie à une base trop