I N T R O D U C T I O N
Cette étude porte easentiellement sur les ~ContesdlJ~adou Coumba",sur Birago Diop et l ' art du conte.
Mais comment dégager ~'originalité du conteur sénégalais si on ne prend pour point de départ son modèle, et si on ne considère le conte telqu'il l ' a reçu de ses maîtres? Pour retracer le processus decréation littéraire suivi par Birago Diop,i l a paru nécessairede réunir en une première partie les caractères généraux duconte oral,et à l'occasion,tout au long de l'analyse de l'art des "Contes d'Amadou Coumba", rte reprendre certains de ces traitspour les confronter aux caractéristiques propres du conte écrit.D'autre par~ i l est souvent question,dans cette étude, de "conte africain'"cependant, sans douter un seul instant que
,leF; nombreuses simili tudes relevées dans les contes r'ecueillie dans les régions les plus éloignées do l'Afrique légitiment l'usage de cette expression, l'auteur ne se refère qu'aux contes traditionnels des pays d'où Birago Diop a puisé son inspiration, à savoir ceux-là m~mes que l'exercice de son métier de vétéri- naire l ' a amené à conna1tre et à aimer profondément: le Sénégal, le Mali, la Haute-Volta ••.•Ces réserves permettent de justifier la distributionet la dimension des diverses parties de cette étude qui porte,avant tout/sur les "Contes d'Amadou Coumba",sur les rapports des formes ancieru'les et modernes dans l'oeuvre de Birago Diop,et sur le passage harmonieux de l'Afrique d'une littératureorale à une littérature écrite~
1 -Aucun genre littéraire ne peut prétendre à une univer- salité plus grande que celle du conte. On le trouve sous toutes les latitudes, faisant les délices des peuples les plus divers.Aucun peuple primitif ou civilisé n'a dédaigné de ltcultiver.
Alors que le progrès de l'humanité,la perfection-des techniqueslittéraires,l'épanouissement des genres nouveaux,tels la nou-velle,le roman et le cinéma,ont réduit son audience de façonconsidérable,le conte,de nos jours/ne semblenullement