Les personnages romanesques qui ont beaucoup de défauts sont-ils intéressants ?
Lorsqu’il commence un roman, le lecteur attend souvent de sa lecture certaines satisfactions qui peuvent être liés à la valeur des personnages, à leurs perfections. Alors quand les défauts du héros sont soulignés, il peut être déçu, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la beauté des personnages et leurs valeurs humaines font partie de conventions romanesques traditionnelles. La description de M. De Nemours dans le roman de madame de La Fayette La princesse de Clèves est à cet égard représentatif. L’idéalisation du héros de roman classique y est typique : son portrait est hyperbolique, le héros semble doué de toutes les qualités. Les perfections de ce personnage doivent être représentatives doivent être représentatives de la magnificence de la Cour française de l’époque. L’idéalisation du héros fait partie du respect des conventions esthétiques sur les attentes supposées du lecteur, et cela peut le décevoir. De plus, les défauts trop évidents d’un personnage peuvent augmenter la difficulté de la lecture : celle-ci est en en effet souvent facilitée par la possibilité de s’identifier à un personnage. Quand celui-ci comme Bel-Ami est trop antipathique, cette indentification n’est plus possible. Une partie du plaisir de la lecture peut sembler gâché. Les bienveillantes de Jonathan Litell poussent au paroxysme ce