Les poètes de sept ans, rimbaud
En présentant son poème par la succession de différents tableaux constituants la société, Arthur Rimbaud parvient à nous donner un aperçu intéressant des aspects sociaux politiques et religieux qu'il va s'appliquer à démystifier.
Une bourgeoisie bien pensante, ou l'hygiénisme /VS/ la populace - les latrines, l'odeur
Le poème présente la bourgeoisie bien pensante du dernier tiers du XIXème siècle, associée au régime de Napoléon III puis à la République de Thiers. Dès le premier vers, la Mère est associée à cette bourgeoisie :
Et la Mère (...) s'en allait satisfaite et très fière.
Le verbe de mouvement « s'en allait » introduit une certaine théâtralité. Il s'agit d'un verbe pronominal, qui implique donc une notion d'auto satisfaction, renforcée par l'adverbe intensif dans « très fière. » La Mère est dès le début caricaturée, montrée comme une sorte de paon qui ne cherche que l'auto-satisfaction. Cette bourgeoisie bien pensante est mise en parallèle avec la « populace », désigné dans le texte par les « idiots » (vers 26). Comme le rappelle Yves Bonnefoy, Rimbaud a certainement employé ce terme en rapport avec son étymologie, "idiotus" qui implique en latin l'idée de l'inéduqué, que Rimbaud napproche de la notion de pauvreté. Les « idiots » (on imagine que ce mot doit être utilisé dans son sens moderne et péjoratif par les bourgeois pour désigner les gens du peuple) sont pour Rimbaud les gens sans éducation, en raison de leur condition sociale, de leur pauvreté. A ces « idiots » « puant la foire », s'opposent les bourgeois et l'hygiénisme qui s'est développé au XIXème siècle. L'hygiénisme est un mode de pensée qui considère que les maladies ne sont pas le fait de microbes, ou de virus mais la conséquence d'un mode de vie inadéquat. Cela donne lieu à une assimilation entre les maladies de la population pauvre et leur mode de vie. Steve Murphy, dans son ouvrage Rimbaud ou l'apprentissage de la