Les premières élections au suffrage universel (1848).
En février 1848, la monarchie de juillet s’effondre devant une nouvelle révolution parisienne. La grave crise économique qui affecte la France depuis 1846, installant la misère dans tout le royaume, et l’interdiction, par le gouvernement, du banquet final de « la campagne des banquets » qui devait se tenir à Paris, sont les deux raisons principales des événements révolutionnaires. Le 24 février Louis-Philippe, roi des Français, abdique et un gouvernement provisoire formé avec Lamartine et Ledru-Rollin est mis en place. La république est officiellement proclamée le 27 février au pied de la colonne de la Bastille, en hommage aux morts des trois glorieuses. La deuxième république marque un tournant dans l’histoire de France. Avec son installation les Français rompent définitivement avec le régime monarchique : la monarchie est morte. Mais surtout l’introduction du suffrage universel (décret du 2 mars 1848), qui n’existe nulle part ailleurs, est la réforme la plus importante qu’ait prise le gouvernement provisoire. Pendant deux mois, partout en France, de nombreuses fêtes célèbrent le suffrage universel dont l’apothéose est la grande fête de la Fraternité, organisée à Paris le 20 avril. Mais les républicains modérés craignent l’influence des notables sur le monde paysan qui est doublement inculte intellectuellement et politiquement. Après deux manifestations visant à repousser la date de l’élection afin d’éduquer les populations, le scrutin et fixé au dimanche 23 avril 1848, jour de la fête de Pâques. Le premier texte est un passage extrait d’Histoire de la révolution de 1848 de Lamartine. Lamartine est un poète, un écrivain et un homme politique français. En 1848, il fait partie du gouvernement provisoire où il est ministre des