Les utopies humanistes
L'utopie est la synthèse de mots grecs signifiant un « lieu qui n'est pas » et représente une réalité idéale et sans défaut. Dans les écrits, l’utopie se traduit par un régime politique idéal, une société parfaite ou encore une communauté d'individus vivant heureux et en harmonie. Devant la menace de la censure politique ou religieuse, les auteurs situent l'action dans un monde imaginaire, île inconnue par exemple (L'Île des esclaves, Marivaux, 1725), ou montagne inaccessible (la découverte de l'Eldorado, dans Candide, 1759).
Dans son texte, La ville d’Amaurote, l’écrivain Thomas More nous dresse le tableau idyllique d’une cité située sur l’île de Nulle Part. Il est intéressant de savoir qu’Amaurote signifie en grec « celle que l’on a du mal à voir ». On s’aperçoit tout d’abord le mélange des éléments urbain et des éléments naturels. Concernant l’urbanisme, l’aménagement de la cité est frappant et donne au lecteur une impression positive de la ville. Les matériaux utilisés sont nouveaux, le pont « n’est pas soutenu par des piliers ou des pilotis, mais par un ouvrage en pierre » (lignes 1-2), la source est « entouré de remparts et incorporée à la forteresse » (ligne 7), les eaux sont amenés pas « des canaux en terre cuite » (ligne 8), l’eau de pluie est recueillit par « de vastes citernes » (ligne 10), un rempart est « coupé de tourelles et de boulevards » (ligne 11) et les chaussée font « vingt pieds de large » (ligne 16). Le narrateur fait un éloge de l’organisation des éléments de la cité. C’est pour lui une ville utopique qui met en application les principes des humanistes. « La ville est reliée à la rive opposée par un pont » (ligne 1) (réalisé selon une nouvelle technique, ayant abandonné celle des piliers ou des pilotis du Moyen-âge). Ce pont est placé le plus loin de la mer « afin de ne pas gêner les vaisseaux » (ligne 3). La cité est située près de deux rivières alors de savants système de canalisation et de stockage d’eaux on