Il y a ceux qui ne disent mots et qui suivent le troupeau
Sans un geste, sens un pet de travers
Qui lèvent la main pour dire oui, pour voter
Sans savoir pourquoi ils votent.
Ils vivent dans la tiédeur mais ils vivent.
Ils n’ennuient personne, ils acceptent d’être
Ni dans le blanc ni dans le noir même pas au milieu
D’être nulle part.

C’est une façon de parcourir son chemin
Sans faire de mal, sans faire de bien
En regardant les trains de l’humanité passés
Tout en mastiquant sa solitude et son ennui.

Rien de dramatique à tout cela
Après tout chacun fait et agit selon
Ses possibilités car si dans le moteur
De l’élan il n’y a pas de carburant
On reste au point mort.

Et puis
Il y a ceux qui bougent, qui gesticulent
Qui sentent en eux cette montée en puissance de l’action.
Ils veulent agir, réagir, être dans le mouvement
Porter leurs idées, leurs pensées
Lancer leurs corps dans l’arène bouillonnante de l’humanité

Dans cette arène, ils sont tous là
Les gros, les gras, les maigres, les minces
Les grands, les petits, les hommes, les femmes
Tous prêts à coup d’esprit, de malice
À se confronter les uns avec les autres
Le but, arriver à gagner une place
Pour mettre en mouvement son physique
Son psychique, voir les deux, afin
De réaliser son rêve de la participation
Collective à une démarche humaine

Chacun pourra y trouver sa place
Associations diverses, comité, syndicat, mouvement politique
Clubs sportifs, etcetera et etcetera
Brassent en continuité cette foule humaine
D’investissement personnel ayant pied
Dans la communauté des femmes et des hommes

Vouloir s’investir est fort appréciable
Mais le parcours de l’impétrant ne sera pas de tout repos
Les idées sont souvent belles en théorie
Mais dans la pratique le mouvement de l’action
De tous les participants fera naitre
La confrontation humaine

Et plus les valeurs seront belles
Plus dur sera le face à face
Ce qui ne devait être qu’échange,