Lettre De Jo
Il s’agit d’une lettre inédite, datée du 7 Juillet 1914, au tout début de la guerre. La situation de communication est classique du genre épistolaire. L’énonciation permet d’identifier le <<je>> du narrateur, le destinateur qui signe <<Jo>>. Il écrit de Narbonne sans doute à sa femme, pour lui dire au revoir. Il les quitte pour un long moment et son absence a déjà commencé puisqu’il fait allusion à plusieurs lettres envoyées mais qui n’ont pas encore été reçues.
Le temps de référence présent du moment de l’écriture, le présent d’énonciation, est nettement précisé par la date et l’heure et autour duquel se construit la chronologie du locuteur.
Nous remarquons l’emploi du passé composé pour des événements qui ont lieu la veille <<hier>> et des jours précédents <<j’ai écrit tous les jours>>.
L’autre temps faisant partie du système du présent est le futur pour évoquer ce qui doit se produire dans les heures qui suivent <<nous embarquerons ce matin à 10h45>>.
Le statut social du locuteur se lit dans les détails qu’il donne sur son quotidien : il est militaire et la date évoque ses derniers jours à la veille de la guerre de 1914-1918. Il évoque donc ses derniers moments et les définie comme étant ses dernières <<minutes de liberté avant le départ>> au front. Cette lettre se découpe en trois parties.
D’abord le récit de la revue de départ qui est l’occasion pour l’auteur d’affirmer fortement son patriotisme ainsi que sa fierté partagée par 3000 hommes. <<3000 hommes jurant, la main droite tendue, de défendre le Drapeau jusqu’au bout et criant, à pleins poumons : Vive la France !>>
De nombreux éléments marquent l’intensité, la valorisation du discours et la solennité :
-Une phrase établie sur un rythme binaire : <<Bon courage et au revoir. >>
-Une phrase établie sur un rythme ternaire : <<elle vivra, elle triomphera et elle sortira de cette lessive terrible>>
-L’utilisation du subjonctif imparfait qui accentue un discours très soutenu