Lettre à dieu
« Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches. » Baudelaire. Dieu,
Je ne vous écris cette lettre ni pour me repentir, ni pour célébrer votre grandeur, car je pense que ces deux choses là sont de l’ordre de l’intime. Et il n’appartient qu’à moi de juger de mes fautes et de percevoir votre être. Car aussi longtemps que les gens traiteront de leurs fois et intimes convictions, cela ne changera en rien la perception de chacun. Les questions de croyance n’ont point lieu d’être brandies ni discutées, car elles relèvent du propre à l’Homme, de sa relation à votre égard.
Personne ne peut donc juger de la manière avec laquelle je vous aime, et celle avec laquelle je vous conçois dans mon esprit.
Et de la même façon que vous connaissez ce qui me froisse, ce qui m’attriste et ce qui préoccupe, vous seul êtes en mesure de savoir ce qui m’égaye et me réjouit… ce qui se cache derrière mes intermittentes crises existentialistes, ou derrière ce sourire discret que je déploie pour fuir toute explication de mes inclinaisons.
Mon Dieu, quelle est donc cette nouvelle conception qui veut que vous soyez aussi comparable à ce pusillanime être qu’est l’Homme, que votre esprit soit aussi restreint que le sien, et que votre façon d’agir soit tout aussi mesquine?
Après tout, l’Homme n’a-t-il pas crée l’image de Dieu à son image pour ainsi se glorifier lui-même ? De Poséidon à Zeus, d’Apollon à Arès, d’Hadès à Hermès… Tous ces corps corpulents et massifs pour vanter leur force éphémère… Tous ces grands esprits faillants qui ne cessent de choir à chaque prise de décision.
L’Histoire nous apprend bien des choses sur ce sentiment intuitif qu’a l’Homme de constamment chercher l’occasion de te dresser à son effigie.
Mais,… oublions nous l’essence même de ton être ? Un être transcendant toute pensée humaine… Tout