LETTRES PERSANES MONTESQUIEU
Montesquieu (1689-1755), magistrat et écrivain français que les études destinaient à être parlementaire, voyage beaucoup. Homme cultivé, dont l’ouverture d'esprit lui permet de percevoir la société d'un regard différent est par ailleurs l’auteur de nombreux mémoires, de romans parmi lesquels : Lettres persanes (1721), de Pensées et d’ouvrages d’analyse tel que De l’Esprit des Lois. Lettres Persanes est un roman épistolaire, les deux personnages sont persans : Uzbek et Rica, ayant quitté la perse pour se rendre à Paris ils y découvrent les parisiens et écrivent à leurs amis dont la lettre 30 adressée à Ibben que nous étudions. Lettres Persanes ont été publiées anonymement en 1721 à Amsterdam, Les personnages font part de leurs étonnements, plus particulièrement Rica dans cet extrait, devant le comportement des Parisiens et devant leurs découvertes, ce procédé permet donc de faire passer critiques, satires et réflexions philosophiques sous une forme agréable en évitant par la même occasion la censure, sans aucun doute très virulente à cette époque du Siècle des Lumières. Tout comme ses contemporains Diderot et Voltaire, Montesquieu cherche ainsi à instruire le peuple. Dans l'extrait suivant, l'un des Persans raconte une aventure personnelle et fait part de ses impressions. Comment l’auteur amène-t-il le lecteur à décrypter la satire sous-jacente représentative de la société et des mœurs de cette époque ?
Montesquieu fait de nombreux reproches aux parisiens de leur étonnement trop exagéré, poussé à l’indiscrétion, en utilisant le persan. L’impression que ce persan vient du ciel, est dès lors justifiée par cette citation : «Je fus regardé comme si j’avais été envoyé du ciel» (ligne 2). Le début du récit semble tout à fait ordinaire mais il n’en n’est rien, il est parsemé d’indices à connotations péjoratives. Montesquieu montre que la curiosité est un phénomène universel, toute