Lettres persanes de Montesquien analyse
Analyse littéraire de la forme
Le livre est écrit dans un style sec, vif, caustique, étincelant et limpide, en particulier dans les lettres écrites par Rica. Car Montesquieu n'oublie jamais l'identité des épistoliers : Uzbek montre une indignation vertueuse et Rica de la malice.
Les périphrases et les italiques aiguisent la satire car elles obligent à redéfinir platement les choses et les désacralisent. Le vocabulaire persan appliqué à des valeurs occidentales ridiculise leur ethnocentrisme.
. Le livre donne un tableau très vivant et alerte des moeurs de l'époque, marqué par l’ironie qui démasque les préjugés, offre une plaisante et spirituelle satire de la civilisation occidentale. Le solide bon sens que Montesquieu prête à ses Orientaux lui permet de mettre en relief les bizarreries, les anomalies, les contradictions, qu'un esprit sans préjugés ne peut manquer de remarquer dans les mœurs et les coutumes des Français.
1- La forme épistolaire
Le titre même des l’oeuvre nous invite à insister sur la forme épistolaire comme horizon générique faisant sens. Cet emploi, à l’époque de
Montesquieu, n’est pas inconnu car on peut citer le précédent des Lettres d’une religieuse portugaise ; mais il s’agit de la première oeuvre véritablement polyphonique. L’utilisation des lettres est intéressante dans la perspective que nous poursuivons ( à savoir démontrer l’unité romanesque des Lettres Persanes) dans la mesure où elle semble s’inscrire dans le cadre de la destruction du roman traditionnel. En effet, lorsque Montesquieu se proclame le traducteur des lettres de deux persans dans l’édition de 1721, c’est un moyen de nier au romancier son point de vue panoramique et omniscient. Dans cette perspective anti-romanesque, Montesquieu nie à son oeuvre toute provenance imaginaire dans le souci d’adhérer le plus possible à une certaine réalité ( dans les LP, l’auteur nous décrit les romanciers comme des gens recherchant