L'extrait de la colonie de marivaux
La première réplique du mari à la ligne 14 est marqué par les modalités exclamatives et impératives qui confirment la grossièreté du personnage et son appartenance au peuple. L'emploi de l'impératif « tais-toi » en dit long sur les rapports entre les époux Sorbin. On perçoit en effet l'inégalité entre hommes et femmes au sein du couple à travers l'usage des pronoms personnels : la femme vouvoie son mari dans la scène alors que le mari tutoie sa femme. Monsieur Sorbin apparaît en outre comme un mari grossier et …afficher plus de contenu…
L'exclamative « il est bien question de rire !» (l.14) souligne de manière explicite le registre comique de la scène dans une mise en abyme savoureuse qui se confirmera à la fin de l'extrait. L'échange provoque bien le rire, mais il existe un décalage entre le rire du mari et celui du public qui rit davantage de la misogynie de Monsieur Sorbin que de la proposition de sa femme. Le sérieux de la réplique de Madame Sorbin à la ligne 15, marquée par un connecteur d'opposition, « mais » et la forme négative « je ne ris pas » forme un contraste avec l'attitude moqueuse du mari et provoque l'étonnement de ce dernier qui réplique par une question : « Tu deviens donc folle ? » (l.16). Le mari s'interroge donc sur la raison de sa femme en la suspectant de folie. Au-delà même du simple comique de situation né de la dispute