L’héroïsme dans C’est pas moi je le jure et La chasse-galerie
Bruno Hébert, né en 1958 et auteur du roman C’est pas moi je le jure !, et Honoré Beaugrand(1848-1906), auteur de la légendaire Chasse-Galerie, sont tout deux des écrivains faisant parti de la grande littérature Québécoise. La différence des tons employés dans ces récits est probablement due au fait que ces écrits ont été rédigés à plus d’un siècle de différence. Hébert, faisant partie du courant post-moderne, emploie un ton lyrique tandis que Beaugrand, appartenant au courant des transmetteurs littéraires, opte pour la tonalité fantastique. Ce n’est cependant pas cette différence d’année qui empêche ces deux auteurs d’avoir certaines similarités dans leurs oeuvres. En effet, dans les deux extraits, C’est pas moi, je le jure !, (p. 143-148) et La Chasse-galerie, (p. 61-65, lignes 110-166 et 226-281), nous pouvons observer que les deux auteurs cherchent à intégrer le sentiment héroïque dans leur récit. C’est l’étude en profondeur des effets de la présence de ce sentiment noble dans les actions et pensées des personnages qui nous permettra de comparer la vraie valeur que chacun des auteurs attribue à l’héroïsme. Nous serons alors capables de porter un jugement sur lequel des deux extraits renferment une plus grande présence du sentiment héroïque.
Abordons tout d’abord le récit de Beaugrand, qui par son caractère fantastique, amène les personnages à faire preuve d’un grand héroïsme. Au premier abord, l’auteur intègre des événements particuliers qui forcent le récit à prendre un caractère de légende. Sachant qu’une légende est toujours caractérisée par une confrontation entre le bien et le mal, on peut déduire que les occupants de l’histoire devront faire preuve d’héroïsme afin de sortir victorieux sur l’emprise « du méchant ». Dans l’extrait à l’étude, on remarque que l’écrivain insiste à maintes reprises sur le fait que nos bûcherons, filant « dans l’air comme une flèche (ligne 114) », avait le diable comme conducteur (lignes