Liber
Peut-on défendre une contingence au niveau de l’action humaine ? La thèse de la liberté d’indifférence est une réponse positive à cette question. Elle est ordinairement illustrée par le « complexe de Buridan ». Buridan est un philosophe scolastique du 14ème siècle qui prend l’exemple d’un âne affamé et assoiffé qui se trouve à égale distance d’un picotin d’avoine et d’un seau d’eau. Dans cette situation, aucun motif ne pèse plus que l’autre dans le choix et l’action. De manière similaire en mathématique, on a pu montrer qu’une sphère placée en équilibre sur la pointe d’un cône était indéterminée à tomber de tel ou tel côté. Il est évident que ces situations ont un caractère d’idéalité étranger à l’expérience dans laquelle il est peu près certain que les motifs ne peuvent pas s’équivaloir exactement. Descartesa néanmoins défendu l’existence d’une telle liberté d’indifférence, maisa essayé de lui donner un fondement plus assuré. L’indifférence est« l’état dans lequel est la volonté lorsqu’elle n’est pas poussée d’un côté plutôt que de l’autre par la perception du vrai et du bien ». C’est le plus bas degré de la liberté. Mais il est également possible de concevoir l’indifférence de manière positive, c’est-à-dire comme une