Etre libre, est-ce agir spontanément ?
Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. On considère généralement qu’être libre c’est agir sans contraintes, c’est faire ce qu’on a envie de faire, ce qui nous plait. Vous pouvez ainsi partir d’image simples : on dira d’un animal qu’il est libre lorsqu’il peut circuler à sa guise dans la nature, on parle de l’air libre pour signifier qu’elle ne rencontre aucune limite et on va opposer l’homme libre au prisonnier ou à l’esclave pour désigner celui qui peut circuler à sa guise, celui qui n’est pas enfermé ou soumis à une autre personne. La liberté se caractérise donc avant tout par une absence de limites. On va alors, dans cette perspective, aisément assimiler la liberté à la spontanéité. Une réaction spontanée est ainsi immédiate qui naît d’elle-même et qui ne rencontrerait aucune limite. C’est ainsi qu’on considère généralement que la liberté est synonyme de spontanéité. On dira ainsi d’une personne spontanée qu’elle est libre au sens où elle ne s’encombre pas de convenances, de conventions. Vous pouvez ici penser à la question de l’acte gratuit comme acte libre. L’acte gratuit serait ainsi l’acte sans autre raison que lui-même. Pourtant, peut-on parler de liberté là où est absente toute forme de réflexion ? En effet, la spontanéité comme liberté n’est-elle pas une illusion ? Vous pouvez alors vous demander si ce qu’on considère comme spontanéité n’est pas en fait une ignorance des causes qui nous poussent à agir. Ici, vous pouvez penser aux analyses de Spinoza, par exemple, lorsqu’il montre que nous avons conscience de nos désirs mais non des causes qui nous déterminent à désirer. Dès lors, parce que nous avons conscience de nos désirs, nous pensons librement désirer alors que nous sommes déterminés par des causes qui nous dépassent. Ainsi, ce que nous prenons pour de la spontanéité n’est peut-être qu’une détermination ignorée. Là où nous croyons agir