Libre Echenge
Genèse
La première analyse rigoureuse du libre-échange3 est due à Henry Martyn dans Considérations sur le commerce avec les Indes orientales (1701) ; dès la préface, il prévient : « la plupart des idées dans ces travaux sont directement opposées aux opinions reçues. » Martyn s'oppose à la fois au monopole de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales et aux restrictions sur les importations de biens manufacturés en provenance de l'Inde. Il explique que la liberté de commerce va diminuer la rente des marchands déjà établis, et accroître le volume au bénéfice de la nation tout entière. Martyn est aussi le premier à appliquer le principe de la division du travail au commerce international.
En 1720, Isaac Gervaise écrit Le système ou théorie du commerce du monde (The System or Theory of the Trade of the World), et emploie le principe du coût d'opportunité pour mettre en doute la capacité de l'intervention de l'État à accroître la richesse nationale4. Appliqué au commerce international, il conclut que ce principe pousse les manufactures protégées à s'étendre au-delà de leurs capacités naturelles, aux dépens des autres activités.
Au XVIIIe siècle, les physiocrates français considèrent qu'une politique visant à réduire le prix des denrées agricoles afin de promouvoir les manufactures — telle que l'envisagent certains mercantilistes — conduirait à la ruine5.
Débats contemporains sur le libre-échange et le protectionnisme
Selon ses défenseurs, les effets du libre-échange sont semblables à ceux du progrès technique : il favorise à long terme le développement économique général et permet d'obtenir une meilleure efficacité en accélérant l'utilisation optimale des facteurs de production par la spécialisation géographique de chaque pays (voir avantage comparatif). Comme le progrès technique, le libre-échange peut provoquer la disparition de certains emplois, mais les bénéfices qu'il procure permettent de compenser ses victimes, de sorte que le