Libre et de bonnes moeurs
Vénérable Maître, Bien Aimés Frères, « Libre et de Bonnes Mœurs », c’est le thème qui a été soumis à ma réflexion pour faire l’objet de la toute première que je réaliserai dans ma carrière maçonnique. Banal apriori ! A notre époque qui ne se considère – t- il pas comme une personne « libre et de bonnes mœurs » au point de se sentir outragé si on lui disait le contraire ? Liberté et bonnes mœurs sont aujourd’hui deux concepts si galvaudés qu’ils sont devenus d’une banalité extrême au point où, à eux seuls, ils définissent l’homme moderne. Et pourtant, ce sont ces mêmes mots qui , en ces moments de grandes angoisses, de peur de l’inconnue et de grande hésitation, ont servi de prétexte au maître des cérémonies pour nous conduire à la porte de la loge afin d’être admis aux mystères de la franc maçonnerie et qui ont également convaincu le vénérable maître à nous y donner l’accès bien que n’étant encore que profane. J’avoue que c’est depuis cet instant que j’ai commencé par me poser des questions sur le sens exact de ces mots et sur leur force en maçonnerie au point de servir de sésame à chaque épreuve subie au cours de cette marche initiatique au bout de laquelle j’ai été admis maçon.
Dans le souci de découvrir le sens de cette locution, mes recherches m’ont permis de noter qu’en maçonnerie, cette expression a connu une évolution pour s’adapter dans le temps et dans l’espace. En effet, les premiers textes de la maçonnerie mentionnait comme condition que le candidat devrait être « né libre et de bonnes humeurs », humeurs ne désignant pas l’état joyeux, triste ou nerveux de la personne à un instant donné, mais plutôt sa santé physique, morale et spirituelle. Originellement donc, cette expression était un critère rigoureux de sélection qui excluait certaines catégories socioprofessionnelles tels que les juifs pour incompatibilité de tradition, les domestiques, les ouvriers, les comédiens, les esclaves (métiers considérés comme immoraux à