Liens entreprise et climat social actuel
La crise financière, suivie de ses répercutions dans l’économie réelle, s’est par la suite doublée d’une crise sociale qui a mis les entreprises à rude épreuve. Avec la multiplication des annonces de plans sociaux, l’entreprise des « patrons-voyous » voit son image dégradée, et apparaît comme l’ennemie publique à abattre.
Cependant, « L’entreprise pourrait être cette planète où poser le levier pour soulever le monde ». Cette entreprise ardemment dénoncée par divers acteurs de la société civile doit impérativement répondre aux défis du contexte actuel afin d’exercer son rôle de levier. Se pose alors plus que jamais la question de la « refondation » des entreprises, car l’entreprise est avant tout « une affaire de société ». Contrairement aux apparences, l’entreprise doit-elle être appréhendée comme un territoire de l’action collective, amortissant ainsi la violence du choc social ? Ou bien, au contraire, doit-on se tourner vers une analyse plus pessimiste, en considérant l’ « entreprise sociale » comme un simple égarement utopique qui nous ramène inévitablement à une réalité plus sombre ? L’entreprise n’est elle qu’un organe de profit aveugle aux enjeux de la crise sociale ?
I. L’entreprise comme amortisseur du climat social : un territoire de l’action collective, facteur de cohésion sociale
A. Un « contrat social » entre agents, à ambition cohésive
*Un pacte social au bénéfice de tous
-La réussite de l’entreprise repose sur le savoir-faire et la motivation des équipes, réunies par un projet collectif qui prend en compte les attentes de toutes les parties prenantes. L’objectif ultime de l’entreprise ne se réduit pas au profit. La production d’un bénéfice reste la condition de la liberté d’initiative et du développement de l’entreprise mais elle ne constitue pas à elle seule un projet viable.
-« L’entreprise est d’abord un bien collectif, un bien