Literature française
|Texte intégral |
| Lorsqu'on pense au roman stendhalien Le Rouge et le Noir on a la tendance d'associer tout de suite ce roman au nom de son|
|protagoniste, Julien Sorel, devenu une des plus fascinantes figures de la littérature universelle, mais aussi objet de fausses |
|interprétations et jugements superficiels abondant de préjugés. La plus ancienne des controverses de la critique stendhalienne est, |
|semble-t-il, celle de savoir dans quelle mesure Stendhal a voulu se peindre en ce personnage, chose qui nous semble un peu superflue,|
|parce que la question est nettement tranchée d'avance par l'écrivain lui-même: il disait constamment à ses amis que Julien Sorel |
|n'était autre qu'Henri Beyle. Julien Sorel est donc moins un être qu'un paysage, "il est Stendhal luttant avec l'ange sombre de son |
|enfance"[1] , c'est Stendhal qui lutte contre Beyle, c'est Stendhal qui essaie de trouver sa véritable essence humaine, le "Moi libre|
|[qui] habite Cosmopolis et pense en toutes les langues. "[2] |
| La base de l'édifice sur lequel repose Le Rouge et le Noir n'est autre que la haine du père. On trouve la clé du roman |
|dans ses premières pages: |
| "En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor; personne ne répondit. Il ne vit que ses |
|fils aînés, espèce de géants qui, armés de lourdes haches,