Anthologie de Français
Les oisillons de mon pays, Grace Brulé.
Les oisillons de mon pais
Ai oiz en Bretaigne
A lot chant m'est il bien a vis
Qu'en la douce Champagne
Les oi jadis, si n'i ai mespris. ls m'ont en si dous penser mis
Qu'à chançon fort me sui pris
Tant que je parataigne
Ce qu'Amour m'à long tens promis.
Grace Brulé, poète champenois était un chevalier et un poète. Il vécut au XIIIéme siècle. Il avait l’habitude d’écrire des poèmes sur le temps passé, et sur la nostalgie de sa Champagne natale.
Ce poème parle des souvenirs que l’auteur éprouve par rapport a sa région natale. Ces sentiments surviennent sûrement en temps de guerre, loin de la Champagne. Les « oisillons » qui lui ont donné l’envie d’écrire sont sans doute les sentiments qu’il éprouve, qui lui donnent l’amour pour l’écriture, afin de raconter ses émotions.
Chanson courtoise, Colin Muset.
Qui bien vuet d’amors joir,
Si doit offrir
Et endurer
Quank’ele li vuet morir,
Au repentir
Ne doit panser
C’om puet bien, tôt a loisir
Son bon desir
A point mener.
Endort de moi criem morir
Mieus que garir
Par bien amer.
Colin Muset vivait au XIIIème siècle. C’était un poète Lorrain qui aimait raconter les réalités de la vie, sur des textes accompagnés de musique.
Ce poème raconte la peine d’amour de l’écrivain, la passion qu’il a pour sa bien-aimée, mais également le plaisir qu’il éprouve dans la souffrance de l’Amour. Cette antithèse nous ramène au recueil LES FLEURS DU MAL de Baudelaire ; « extraire le beau du mal ».
V. Rondeau, Guillaume de Machaut.
Faites mon cuer tout à cop morir
Très douce dame, en lieu de guerredon
Puis que de rien mal volés resjoir
Faites mon cuer tout à cop morir
Car il vaut mieus assez qu’ainsi languir
Sans espérer joie me garison
Faites mon cuer tout à cop morir
Très douce dame, en lieu de guerredon.
G. de Machaut,